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          Procès Biram :
       Faux et usage de faux

Le chef d’inculpation retenu contre le leader de l’IRA, Biram Ould Dah et ses codétenus était tellement médiatisé pour sa présumée rectitude que l’opinion nationale et internationale ne s’étaient pas données  la peine de se solidariser avec  le leader de l’IRA et ses camarades, victimes de l’acharnement politique et dont les charges ont été plutôt l’œuvre de lobbys politiques puissants qui tenaient à tout prix à écraser cette épine plantée dans le pied du pouvoir.

La comédie qui a berné les mauritaniens pendant des semaines, aller se fondre comme un iceberg sous l’effet des rayons brulants du soleil, ce jour où le président de la  cour criminelle avait pris de court tout le monde,  exception faite bien sûr de la défense et des militants de l’Ira, a pris la décision de suspendre cette première audience «pour examiner les vices de formes présentés par les avocats de Biram et codétenus».  Le fond du dossier n'aura même pas été abordé. La défense compte une vingtaine d'avocats et dès l'ouverture de l'audience, plusieurs d'entre eux présentent des exceptions : ils dénoncent des irrégularités et en premier lieu, la comparution de leurs clients selon la procédure du flagrant délit. En effet, pour avoir brûlé des livres d'érudits musulmans, Biram Ould Dah Ould Abeid est accusé d'apostasie, d'avoir renié sa foi. Il partage avec ses compagnons plusieurs autres chefs d'inculpation dont perversion des valeurs fondamentales de la société et rébellion contre les forces de l'ordre. Des crimes passibles de peines allant jusqu'à 30 ans de prison, et pour l'apostasie, la peine capitale. Or, pour un crime passible de mort, la loi proscrit la procédure de flagrant délit puisqu'elle exige une enquête du juge d'instruction.
Après deux heures de délibération, le juge déclare finalement la nullité de la procédure et renvoie le dossier devant le parquet. Les sympathisants d'IRA exultent, scandent le nom de Biram Ould Dah Ould Abeid. «Cette décision honore la justice, c'est une première victoire contre l'arbitraire» réagit-il. «Nous avons gagné une victoire mais pas la guerre», tempère Maître Elide Mohameden. «Le procureur a d'ailleurs refusé de libérer immédiatement nos clients, nous les considérons donc en détention arbitraire», indique-t-il. L'avocat s'attend aussi à ce que le parquet saisisse le juge d'instruction pour relancer une procédure. «C'est une affaire politique et le président de la République a officiellement promis des sanctions contre nos clients», conclut-il. Auparavant, le  ministère public avait qualifié mercredi dernier  «d'apostasie» les faits reprochés à Biram Ould Dah ainsi qu’à  six de ses militants, dans un réquisitoire prononcé à l'occasion de l'ouverture du procès des  militants antiesclavagistes qui avaient incinéré des livres islamiques.  Une telle qualification des faits pourrait exposer les accusés à «des peines allant jusqu'à la peine de mort», avait  commenté un avocat de la défense.
Le collectif de défense du président des antiesclavagiste, détenu depuis le 1er mai dernier, a demandé à la cour l'annulation de cette qualification qui, selon les avocats «ne correspond pas aux fait reprochés à Biram et à ses compagnons». Ce procès s'est ouvert en présence des nombreux sympathisants d'IRA, sous haute surveillance policière. L'autodafé de livres du rite malikite en vigueur en Mauritanie, exécuté, en mai dernier par des membres de l'Initiative abolitionniste (IRA) avait suscité un vaste mouvement de réprobation à travers la Mauritanie.

MD

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