dimanche 15 juillet 2012

les chatiments Ultima verba

La conscience humaine est morte ; dans l’orgie,
Sur elle il s’accroupit ; ce cadavre lui plaît ;
Par moments, gai, vainqueur, la prunelle rougie,
Il se retourne et donne à la morte un soufflet.
La prostitution du juge est la ressource.
Les prêtres font frémir l’honnête homme éperdu ;
Dans le champ du potier ils déterrent la bourse ;
Sibour revend le Dieu que Judas a vendu.
Ils disent : - César règne, et le Dieu des armées
L’a fait son élu. Peuple, obéis, tu le dois ! -
Pendant qu’ils vont chantant, tenant leurs mains fermées,
On voit le sequin d’or qui passe entre leurs doigts.
Oh ! tant qu’on le verra trôner, ce gueux, ce prince,
Par le pape béni, monarque malandrin,
Dans une main le sceptre et dans l’autre la pince,
Charlemagne taillé par Satan dans Mandrin ;
Tant qu’il se vautrera, broyant dans ses mâchoires
Le serment, la vertu, l’honneur religieux,
Ivre, affreux, vomissant sa honte sur nos gloires ;
Tant qu’on verra cela sous le soleil des cieux ;
Quand même grandirait l’abjection publique
À ce point d’adorer l’exécrable trompeur ;
Quand même l’Angleterre et même l’Amérique
Diraient à l’exilé : - Va-t’en ! nous avons peur !
Quand même nous serions comme la feuille morte ;
Quand, pour plaire à César, on nous renierait tous ;
Quand le proscrit devrait s’enfuir de porte en porte,
Aux hommes déchiré comme un haillon aux clous ;
Quand le désert, où Dieu contre l’homme proteste,
Bannirait les bannis, chasserait les chassés ;
Quand même, infâme aussi, lâche comme le reste,
Le tombeau jetterait dehors les trépassés ;
Je ne fléchirai pas ! Sans plainte dans la bouche,
Calme, le deuil au cœur, dédaignant le troupeau,
Je vous embrasserai dans mon exil farouche,
Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau !
Mes nobles compagnons, je garde votre culte ;
Bannis, la République est là qui nous unit.
J’attacherai la gloire à tout ce qu’on insulte ;
Je jetterai l’opprobre à tout ce qu’on bénit !
Je serai, sous le sac de cendre qui me couvre,
La voix qui dit : malheur ! la bouche qui dit : non !
Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,
Moi, je te montrerai, César, ton cabanon.
Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d’airain !
Oui, tant qu’il sera là, qu’on cède ou qu’on persiste,
Ô France ! France aimée et qu’on pleure toujours,
Je ne reverrai pas ta terre douce et triste,
Tombeau de mes aïeux et nid de mes amours !
Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France ! hors le devoir, hélas ! j’oublierai tout.
Parmi les éprouvés je planterai ma tente :
Je resterai proscrit, voulant rester debout.
J’accepte l’âpre exil, n’eût-il ni fin ni terme,
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu’un a plié qu’on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s’en vont qui devraient demeurer.
Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !


Victor Hugo 

dimanche 1 juillet 2012

Me Fatimata Mbaye triomphalement accueillie à Nouakchott


Prix «Héro pour la lutte contre la traite des personnes»:


Les évènements se succèdent mais ne se ressemblent pas. Celui qui a consacré le retour de Me Fatimata Mbaye des Etats-Unis où elle était partie pour recevoir son prix «Héros pour la lutte contre la traite des personnes» pour la défense des mineurs, en est un autre. Parents, AMDH, Ong de défense des droits de l’homme, amis et la presse l’ont réservée un accueil chaleureux et triomphal ce 28 juin à l’aéroport de Nouakchott. Retour sur un évènement plein d’émotion et de satisfaction.

L’Association Mauritanienne pour la Défense des Droits Humains (AMDH), a sonné la mobilisation ce 28 juin dernier pour l’accueil de sa présidente, Me Fatimata Mbaye qui revient du pays de l’Oncle Sam où elle venait de recevoir le prix «Héro pour la lutte contre la traite des personnes» pour la défense des  mineurs et pour son engagement militant pour le respect des droits humains. L’émotion était à son comble. Boubacar Ould Messoud de SOS Esclaves, Aminetou Mint Ely de l’Afcf, une délégation des femmes de l’IRA, de Touche pas à ma nationalité (TPMN) ainsi que les représentants des coordinations de l’Amdh de l’intérieur (Boghé, Brakna) ont bravé la chaleur pour aller accueillir cette femme qui a marqué le combat des droits de l’homme et qui s’est distinguée dans ce parcours parsemé d’embuches et d’obstacles.
C’est d’ailleurs cette distinction et le couronnement de ces efforts dans la lutte pour le respect des droits de l’homme qui ont été les résultats à l’origine de ce grand prix. Me Fatimata Mbaye est une femme petite de taille mais dont la conviction, l’engagement militant et le courage de combattant restent hors pair. Plusieurs fois emprisonnée, humiliée, parfois brimée, mais la constance et la détermination dans le combat qu’elle menait, sont sans commune mesure.
Aujourd’hui, l’Amdh, née sur les fonds baptismaux en 1991, peut se satisfaire d’avoir forgé des militants engagés et convaincus dont les efforts dans la lutte pour le respect et la défense des droits humains sont aujourd’hui récompensés après 21 ans de combat acharné dans un pays où parler des droits de l’homme, relevait à l’époque, du suicide. Et ce n’est pas Me Fatimata Mbaye, le Pr Cheikh Saad Bouh Kamara, Boubacar Messoud ou encore Aminetou Mint Ely, Sall Djibril, 1er vice président de l’Amdh, Me Brahim Ebetty … pour ne citer que ceux-là, qui diront le contraire.
Ce prix reçu par Me Fatimata Mbaye, constitue le troisième pour les défenseurs des droits de l’homme, après Boubacar Messoud de SOS Esclave en 2008, Aminetou Mint Ely de l’Afcf en 2009 et aujourd’hui Me Fatimata Mbaye.

Après le prix, l’émotion …

Il fallait être à l’aéroport de Nouakchott  ce 28 juin à 16h pour mesurer l’émotion des militants des droits humains. C’est d’abord les parents les premiers à verser les larmes pour la simple raison de voir leur fille avec une distinction reçue très loin de son pays natal, aux Etats-Unis à l’image de ses prédécesseurs. Les militants de l’Amdh et défenseurs  des droits humains tout court, n’ont pas été en reste. C’était le comble de la satisfaction. Et Me Mbaye n’a pu retenir elle aussi ses larme tellement l’émotion était grande. Interpellée sur cet honneur, elle déclare : «C’est  une reconnaissance pour tout le monde, pour tous les défenseurs des droits de l’homme qui se battent pour l’avènement d’un citoyen libre, indépendant et qui se battent aussi pour l’égalité dans la société et contre toute sorte de traite et d’asservissement de la personne humaine». Pour Me Mbaue, «c’est un pas vers le couronnement des efforts que nous fournissons sur le terrain. C’est aussi une interpellation pour continuer le travail sur le terrain mais également pour passer le relais aux générations futures. Nous avons fait ce que nous avons pu faire et le reste, c’est aux générations futures de poursuivre le combat ». La lauréate du prix « Héros » garde l’espoir pour un avenir meilleur dans le respect des droits humains en Mauritanie. «Nous espérons que cella portera ses fruits et que la Mauritanie va se débarrasser  la tête haute de toute cette pratique négationniste de la personne humaine. Et que nous serons dans une société égalitaire et indépendante » déclare Me Mbaye toute en larmes, sous le coup de l’émotion.

Les défenseurs des droits humains satisfaits …

Les militants des droits humains n’ont pas caché leur satisfaction. Ils étaient nombreux à témoigner le combat qu’a mené Me Mbaye et ses amis. Pour Sall Djibril, 1er vice président de l’Amdh, «Nous ressentons une fierté. Ce prix est un le fruit d’une lutte longtemps menée par notre Association qui a été créée en 1991 et reconnue qu’en 2005 » a-t-il indiqué. «Nous avons lutté et ça c’est le fruit que Me Mbaye et les autres qui l’ont précédé ont lutté et fait pour cette organisation. Nous en sommes très fiers. Moi, je viens de 350km du Brakna, malgré mon âge, pour fêter ce prix parce que c’est important pour l’organisation».
Pour sa part, Boubacar Messoud de SOS Esclave, fervent défenseur des droits de l’homme dira en substance que : « je suis très fier de voir Me Fatimata Mbaye récompenser par ce prix qui est un mérite pour elle et nous l’avons tous mérité aujourd’hui. Nous sommes déjà trois organisations à avoir ce prix : l’Amdh, l’Afcf et SOS Esclaves. C’est un prix qui honore nos organisations et nos réseaux pour la lutte contre la traite des personnes, contre l’esclavage et pour le développement des droits  humains en Mauritanie. C’est un encouragement », a-t-il soutenu.
Même son de cloche chez Aminetou Mint Ely (Afcf) : «C’est une fierté pour nous. Nous avons consacré toute notre vie à lutter pour le respect des droits de l’homme, pour l’égalité des hommes, pour la démocratie. C’est une reconnaissance méritée. C’est une victoire pour nous défenseurs des droits humains». Pour Aminetou, «C’est le trio gagnant au nom des défenseurs des droits humains mauritaniens ». Une façon de rappeler que Boubacar Messoud (SOS Esclaves) a eu son prix en 2008, elle (Aminetou Afcf) en 2009 et Me Fatimata Mbaye aujourd’hui tout en reconnaissant les efforts consacrés pour ce combat. «Nous avons travaillé et mené un combat ensemble couronné par ces prix d’encouragement et ce, malgré tous les problèmes, toutes les difficultés que nous avons traversées ». Elle renchérit : «Me Fatimata Mbaye mérite cet honneur et personnellement, je félicite les militants des droits de l’homme. Car cela montre que quelque soit le temps que cela durera, nos efforts seront récompensés un jour et Fatimata Mbaye a eu ce mérite». Toutefois, Aminetou a déploré la discrimination dont les défenseurs furent victimes. «Nous sommes discriminés, marginalisés et humiliés au niveau national mais à l’extérieur, nous représentons quelque chose et c’est cela qui compte et le résultat est là aujourd’hui. Ce sont des prix que nous avons gagné au nom de la Mauritanie et c’est la Mauritanie qui doit être fière au nom de ses combattants pour l’égalité des hommes».  
Le prix, les «Héros de la lutte contre la traite de la personne», a été attribué par 10 lauréats de différents pays et de différentes disciplines. Parmi les lauréats, il y avait un commissaire de police d’un pays qui s’appelle Aruba dans les Caraïbes, un magistrat de l’Argentine, une ancienne magistrate de la Cour européenne de justice, une ancienne vice commissaire du Haut commissariat des droits de l’homme, une victime de la traite de l’esclavage et de travail forcé du Cambodge qui a retrouvé la liberté il y a de cela 5 mois seulement, un procureur de la République d’Amérique … pour ne citer que ceux-là.
Moulaye
                                            
                                                                       reportage photo










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