«Passif
humanitaire» :
Mais au-delà des relations en dents de scie entre
ces deux hommes, deux cousins, deux poids lourds de l’armée, deux Chefs d’Etat,
que tout oppose et qui expliquent que l’un et l’autre cherchent à se servir de
n’importe quel prétexte pour se neutraliser réciproquement, c’est l’attitude de
ceux qui se font appeler pompeusement les «cadres négro-africains» qui suscite l’incrédulité,
aussi bien sur la forme que dans le fond. La première question qu’on se pose
est de savoir de quel droit et de quel mandat disposent ces individus pour
parler au nom d’une communauté qui ne leur a rien demandé ? Et d’ailleurs,
comment une initiative dénommée «pour une Mauritanie unie», ose-t-elle
revendiquer être le porte étendard d’une seule communauté ? Comme disait
quelqu’un, un problème national se traite au niveau national. Donc en agissant ainsi, les «cadres
négro-africains» se contredisent et suggèrent que ce problème ne concerne que
les négro-africains.
Marionnettes
opportunistes
Pourquoi les «cadres négro-africains»
attendent-ils toujours que ceux qui les manipulent agitent leurs baguettes pour
qu’ils réagissent ? Pourquoi n’exigent-ils pas que la lumière soit faite
une bonne fois pour toute ? Certes le Président Aziz a fait des choses
dans ce dossier ; certes il y a eu des évolutions positives ; mais on
a toujours l’impression que le traitement de ce problème reste sélectif et
qu’on continue de l’instrumentaliser. Du côté du pouvoir certes, mais aussi du
côté des victimes ou de leurs ayants droits. C’est pourquoi des Mouvements
comme «Touche Pas à Ma Nationalité» - au-delà de ce qu’on peut lui reprocher -
a refusé de participer à cette manifestation qu’il considère comme une
plaisanterie politique visant à jouer sur la fibre sensible des ethnies mauritaniennes
et qui n’est dans l’intérêt d’aucun mauritanien sain d’esprit. TPMN a indiqué
qu’il ne sera pas un instrument entre les mains des nègres au service du
pouvoir, aveuglés par leurs intérêts personnels plutôt que les intérêts du
pays. Ibrahima Moctar Sarr et Kane Hamidou Baba n’ont pas également voulu
prendre part à cette activité.
Eveil-hebdo
Dans une récente déclaration faite à une radio
privée de la place, l’ancien Chef d’Etat sous la transition, Ely Ould Mohamed
Vall, aurait tenu des propos qui tendraient à remettre en cause ce qui s’est
passé en 1989, à savoir l’expulsion et la déportation de milliers de
Mauritaniens noirs, dont la citoyenneté a été remise en cause du jour au
lendemain. Des propos que conteste naturellement l’intéressé qui crie à la
manipulation et au complot. Sans préjuger de la sincérité des uns et des
autres, force est de constater que l’exploitation qui a été faite de cet
«incident» par les proches de Aziz, dégage une odeur de récupération politique
et politicienne qui n’a échappé à personne.
Stratégie
du caméléon
Mais c’est sur le fond que le bas blesse,
puisqu’on ne peut pas défendre une chose aujourd’hui et son contraire le
lendemain. En effet, la plupart – pour ne pas dire tous - de ceux qui ont
participé à cette manipulation, ont toujours été des défenseurs des différents
régimes qui se sont succédé. Y compris celui d’Ould Taya, qui était le
commanditaire et l’exécutant des actes qu’ils sont aujourd’hui en train de
dénoncer. Pourtant, à l’époque, certains d’entre eux avaient pris leur bâton de
pèlerin pour tenter de dédouaner un régime qui a tué, expulsé et déporté.
Mieux, ils ont voté - ou cautionné - une loi d’amnistie qui était supposée mettre
un terme à cette tragédie. Si on est indulgent, on pourrait avancer que cette
époque est révolue, que seuls «les imbéciles ne changent jamais» ou encore
qu’ils se sont repentis. Mais cet argumentaire ne marche pas dans la mesure où au
sein même du régime qu’ils sont en train de soutenir corps et âmes
présentement, ils côtoient quotidiennement des personnes soupçonnées d’avoir
participé à ces événements, d’une manière ou d’une autre, ou en tout cas citées
dans différents rapports et publications. En l’absence d’une commission
d’enquête indépendante qui établirait les faits, et dans l’état actuel des
informations dont on dispose – c’est-à-dire de simples témoignages des uns et
des affirmations des autres - Ces gens –
nouveaux amis des nègres de service puisque leurs intérêts se recoupent – sont
aussi entachés, sinon plus que Ely Ould Mohamed Vall, qu’on cherche à vouer aux
gémonies.
Ce qu’il est convenu d’appeler le «passif
humanitaire» est en train malheureusement de devenir le nouveau fond de
commerce des nègres de service qui sont dans une perpétuelle recherche de
créneaux qui leur permettent, quoi qu’il advienne et quel que soit le régime,
de rester aux avant-postes et de s’autoproclamer porte-paroles d’une communauté
qu’ils contribuent à humilier.
Eveil-hebdo
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